Né à Paris dans le quartier de Montmartre de père inconnu, Maurice Utrillo (1883-1955) est le fils de Suzanne Valadon (1865-1938), modèle et artiste peintre. Il vit avec sa mère et sa grand-mère à Montmartre ou dans le nord de Paris. Encouragé à peindre pour trouver un dérivatif à un alcoolisme précoce, il continue par plaisir et partage l’atelier de sa mère au 12, rue Cortot à Montmartre. Il vend sa première œuvre en 1905 et expose au prestigieux Salon d’Automne en 1909. Son art l’aide à surmonter un quotidien douloureux, scandé d’internements et de cures de désintoxication.
Le quartier Montmartre fournit à Utrillo le sujet de centaines de tableaux. Il peint à plusieurs reprises une rue ou un monument qui l’inspire, comme l'Eglise de Clignancourt. Des architectures austères alternent avec de petites silhouettes animées.
L’apogée de sa carrière de 1912 à 1914, sa fameuse "période blanche", se caractérise par les empâtements blancs, écrasés au couteau, où est parfois mélangé du plâtre qui se fabriquait alors sur la butte Montmartre.
Le marchand Paul Guillaume (1891-1934) découvre la peinture d’Utrillo dès les années 1910 grâce au poète Max Jacob (1876-1944) qui habite également Montmartre. Paul Guillaume organise finalement en 1922 une exposition de trente-cinq de ses œuvres qui apporte le succès à Utrillo. Le peintre est lancé et ses œuvres se vendent beaucoup plus cher. C’est la période dite "colorée" du travail du peintre.